La respiration transformatrice s'inspire du Rebirth, un processus de respiration consciente connectée mis au point par Léonard Orr dans les années 1960 "pour libérer les traumatismes endurés durant l'enfance". Mais alors que le Rebirth s'appuie sur une respiration thoracique, propice à la libération des émotions, la respiration transformatrice favorise d'abord l'ancrage dans le corps, par le rétablissement d'une ample respiration diaphragmatique -le diaphragme étant le muscle qui sépare la cage thoracique de la cavité abdominale.
Environ 75% de la circulation sanguine se fait au milieu et au bas du torse. En respirant profondément, nous nourrissons ces vaisseaux sanguins oxygène. Des études ont aussi montré qu'une respiration diaphragmatique profonde stimulait le nettoyage du système lymphatique, tonifiant et massait le cœur, le foie, ainsi que tous les autres organes internes et les muscles. "Un système de huit diaphragmes liant le corps de la tête au pieds stimule chaque partie de l'organisme lorsque le diaphragme abdominal se gonfle et se contracte" ajoute Judith Kravitz.
Faire descendre le souffle dans le bas-ventre crée un sentiment de confiance et de sécurité, à partir duquel la personne va pouvoir s'ouvrir au niveau mental et émotionnel, et traiter les raisons qui l'ont amenée à bloquer ou modifier sa façon de respirer. En respirant à des endroits où elle ne respirait plus, elle libère la charge qui y était refoulée et elle la dissipe peu à peu. en dernier lieu, le souffle emmène vers une conscience plus élevée. Certains voient des images ou des lumières, d'autres entrent en méditation profonde ou reçoivent une guidance pour leur vie, c'est un état d'apaisement, de clairvoyance et de sagesse.
Afin d'identifier où ça bloque, chaque séance commence par une analyse du souffle. "Nous avons tous nos schémas respiratoires, symptomatiques de nos façons d'être." expose Joël Jego. Les créateurs de la méthode ont développé une grille de décryptage associant "les zones dans lesquelles l'individu respire ou pas" et ses traits comportementaux. La personne s'allonge. Au regard de ce que le praticien perçoit de sa manière habituelle de respirer, il formule des assertions. Le résultat est bluffant: on a beau avoir travaillé sur soi, identifié un certain nombre de mécanismes, ils semblent imprimés dans notre façon de respirer.
Joël Jego nous parle de son cas: "Avant de devenir coach, j'étais directeur financier, très dans le contrôle. Ma respiration était surtout localisée entre la cage thoracique et le nombril. Cette respiration est significative des gens dotés d'une forte volonté, qui ont tendance au perfectionnisme et sont beaucoup dans le faire -souvent dans l'attente d'une reconnaissance."
Une respiration située dans le haut du thorax, sera représentative de quelqu'un "qui peine à exprimer ses sentiments, peut-être à cause de parents autoritaires face auxquels mieux valait rester en retrait".
Quant à l'absence de respiration entre le nombril et le périnée, elle sera signe d'une personne "dure envers elle-même", voire inconsciemment "peu encline à la vie".
Sources Inexploré - Hiver 2020