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Corps et esprit, travailler sur soi... et maigrir !

13 Déc 2017
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Bien sûr, la thérapie n'est pas magique, et tout dépend de l'origine et de l'ancienneté du surpoids. Mais en "déposant ses valises", on peut voir s'envoler les kilos qui nous pèsent.

Ces témoignages tenus par Juliette, Antoine, Chanel sont recueillis par la journaliste Marie Le Marois pour Psychologie magazine.

 

Lorsque Juliette, 38 ans, a décidé de consulter un psy, c'était pour confier un mal-être. Pas pour maigrir. Mais au fil des séances, elle a fondu. Comme si, en déposant ses valises, elle s'était également délestée de ses kilos en trop. Un hasard ? "Si ce phénomène est possible, il n'est en aucun cas systématique. La thérapie n'est pas magique" précise le psychiatre Gérard Apfeldorfer. Elle peut avoir un impact lorsque la prise de poids a eu pour fonction d'éviter de souffrir (enfants maltraités, parents divorcés, harcèlement scolaire...) ou de se rendre indésirable en s'enrobant d'une carapace (victimes d'inceste, de viol ou de toute intrusion intime) pour se prémunir d'une nouvelle agression.

Le surpoids de Juliette lui permettait de se protéger du regard des hommes -elle a subit enfant des attouchements de son grand-père- mais aussi... d'elle même. Alors qu'elle était adolescente, son père a quitté sa mère pour une autre femme.  "J'ai eu le sentiment qu'une mante religieuse avait séduit et dévoré mon père, confie-t-elle. J'ai intégré que ma féminité était dangereuse et je l'ai cachée pour que seules mes qualités intellectuelles soient estimées."

 

La lourdeur des émotions.

"Poids carapace", "poids évitement", "poids puissance", mais aussi, ajoute Valérie Grumelin, psychologue en thérapie comportementale et cognitive, "poids pour prendre sa place: enfant non désiré, né après une fausse couche, béquille ou sauveur...". Ou encore poids pour "faire le lien", comme Chanel, 21 ans, une de ses patientes. Elle a réalisé que, depuis qu'elle était petite, elle s'efforçait de rapprocher ses parents, qui se déchiraient. Et particulièrement à table, "seul moment cool", où elle mangeait de grosses quantités. 

"Son cerveau avait intégré que, quand on mange, on est bien, la famille est réunie" explique la psychologue. Ces kilos émotionnels, sont provoqués par des émotions négatives (la colère, la tristesse...), mais aussi positives -paix, unité, bien-être, dans le cas de Chanel. Auxquelles s'ajoutent des émotions secondaires comme le vide, la honte, la culpabilité. On enfouit son chagrin dans la poche gastrique et on le recouvre de nourriture, ce qui permet de ne pas connaître la teneur de ses souffrances.

Comment agissent les émotions sur notre poids ? Elles peuvent pousser à manger davantage, accentuer l'appétit pour le gras et le sucré, décourager l'activité physique. Ou provoquer un stockage des graisses. Ces quatre mécanismes observer sont susceptibles de se cumuler. Et l'enfant devenu adulte va les pérenniser à son insu. Pour s'en libérer, il sera nécessaire de repérer les différentes émotions à l'origine des prises alimentaires; puis d'analyser chacune d'elles. 

Il ne s'agit pas de remplacer les émotions pénibles par d'autres positives, mais de les recueillir sans jugement. En les vivant pleinement, elles se dissipent d'elles-mêmes et n'ont plus besoin d'être étouffées par la nourriture. On vous aide à explorer ses pensées et ses sensations grâce à la pleine conscience. De même, face aux envies de manger émotionnelles, il vaut mieux là encore les accueillir, et donc s'autoriser à manger plutôt que de vouloir contrôler, ce qui ne fait que le renforcer. Cette stratégie est appelée l'EME zen, c'est-à-dire l'Envie de Manger Émotionnelle en mode dégustation en petite quantité et sans culpabilité.

 

Se remplir de confiance.

Une personne est en mesure d'identifier les émotions négatives qui la traversent et de les laisser passer seulement quand elle a retrouvé la capacité du "moi-je" et du désir, insiste Bernard Waysfeld, nutritionniste et psychiatre. 

Juliette a été suivie par ce médecin il y a 13 ans, mais c'est seulement cette année que ces conseils ont résonné. "Il a fallu que j'emprunte mon propre chemin." Un "mariage béquille" qui a pris fin, un régime draconien où elle a perdu vingt kilos puis repris la moitié, une rencontre avec un ostéopathe qui lui a fait prendre conscience que son corps était un "ancrage". Un chemin au bout duquel elle était mûre pour commencer une thérapie.

Plus le traumatisme est ancien, plus il sera difficile de transformer les émotions, d'autant que d'autres s'y sont généralement rajoutés. Il arrive que les facteurs de surcharge soient variés et s’additionnent (dérèglement hormonal, régime yoyo...). Cela demande un débroussaillage qui portera ses fruits, ou pas. Mais une fois que la bonne porte a été trouvée, les effets de la thérapie peuvent être rapides. 

Par la technique de l'EMDR, Antoine, 29 ans, dernier d'une fratrie, seul en surpoids et surnommé "Grasdouble", s'est rendu compte qu'il avait été un enfant non désiré. Après ce travail, il a abandonné ce surnom et cette double place qui pesait vingt kilos.

En acquérant du poids intérieurement, en s'emplissant de confiance, on n'a plus besoin de s'étoffer extérieurement. On change non seulement son alimentation, mais aussi sa façon d'être au monde.

Juliette aime son corps avec ses vergetures et ses plis, découvre sa féminité et sa sexualité, et sait désormais mettre à distance un regard intrusif. Tout comme attiré un regard désirant.

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