Le souffle est un mécanisme puissant. Processus intérieur nourri d'air extérieur, automatique mais contrôlable, il est un pont entre le corps et l'esprit, l'inconscient et le conscient. Physiologiquement, non seulement il apporte aux cellules l'oxygène dont elles ont besoin pour fonctionner et se régénérer, mais il est aussi pourvoyeur des deux tiers de notre énergie.
Bien respirer renforce le système immunitaire et favorise l'acuité mentale. Des recherches soulignent également combien le manque d'oxygène au niveau cellulaire participe à l'apparition de maux.
En outre, la respiration élimine 70% des toxines de l'organisme -la sueur n'intervenant qu'à hauteur de 19%, les urines et les selles de 11%-.
"Lorsque nous ne respirons pas suffisamment, les toxines restent dans le corps et sont renvoyées à la circulation. Les personnes qui respirent de manière superficielle sont littéralement en train de s'empoisonner." précise Judith Kravitz, à l'origine de la méthode. Et c'est le cas pour beaucoup d'entre nous: évoquant les milliers de personnes qu'elle a accompagnées en près de quarante ans, Judith Kravitz conclut que nous sommes 80% à n'utiliser que 20 à 30% de nos capacités respiratoires.
"A la naissance, pourtant, nous respirons pleinement, du périnée jusqu'au haut du corps", observe Joël Jégo. Puis, nous avons été conditionnés à retenir notre souffle -et par là même, notre énergie vitale- face aux situations stressantes. "La plupart d'entre nous se sont vus demander dans l'enfance d'arrêter de pleurer lorsqu'ils étaient blessés ou contrariés, ou de se calmer lorsqu'ils étaient agités ou heureux. Nous avons appris que, pour être acceptés, nous devions contenir nos émotions. La seule manière de les réprimer est de retenir le souffle." postule Judith Kravitz.
Mais si bloquer l respiration peut minimiser l'intensité des motions sur le moment, cela ne les dissous pas, cela les repousse simplement dans le subconscient.
Sources: Inexploré - Hiver 2020